Voyageurs revenus d’un tour du monde de 18 mois, Paroles de #4

Aujourd’hui, ce n’est pas un mais 2 voyageurs qui sont interviewés. Il s’agit de Eloïse et Luc, tout juste revenu d’un tour du monde de 18 mois. Je les ai connu via instagram. J’y fais de belles rencontres. Je suis époustouflée par leurs photos. Ils ont accepté de répondre à mes questions pour ce nouvel épisode de Paroles de. Je vous avais dit que j’élargirais surement la rubrique. J’ai décidé d’interviewer non seulement les expats français mais aussi ceux qui ont vécu à l’étranger pendant un voyage au long cours ou même peut être des voyageurs en train de faire un  tour du monde. Stay tuned comme on dit.

Avant votre tour du monde aviez vous l’habitude de voyager ?

Avant ce grand départ, nous avions déjà fait plusieurs voyages, plus ou moins longs. Nous avons de la chance, nous sommes issus de familles de « voyageurs ».

De ce fait,  nous avons toujours été baignés dans cet univers de découverte du monde. Nous avions parcouru certains pays d’Europe ensemble (Irlande, Angleterre, Espagne…). Mais notre premier « gros » voyage fût l’Inde en 2012.

Qui de vous deux a eu l’idée?

A l’heure actuelle,  il nous est impossible de nous en souvenir ! Nous nous complétons l’un l’autre. Nous construisons souvent nos idées ensemble.

Une phrase fait son entrée dans une conversation, l’autre va renchérir et ainsi de suite, jusqu’à concrétisation d’un projet. Nous avons souvent tendance à nous faire des plans sur la comète.

Nous sommes très doués pour cela et en général cela donne naissance à de bons fous rires !

Comment avez vous décidé de la durée de ce tour du monde ?

Elle s’est en quelque sorte imposée à nous. Notre idée initiale était de partir en voyage sur une période plus ou moins longue. Nous avions vraiment besoin d’une fracture, envie d’air frais, de découverte et de nouveauté !

Notre rêve depuis longtemps était de faire un road trip aux Etats-Unis. Alors cette idée de partir là bas est venue jusqu’à nous. De fil en aiguille, nous nous sommes renseignés sur les Visas Vacances Travail.

Nous en avions eu connaissance et puis nous avons choisi l’Australie. Au départ,  nous nous disions « jamais, il y a bien trop de backpackers déjà là bas ».

Et puis, plus nous en apprenions sur cette contrée, plus nous nous sommes rendus compte que c’était le pays de nos rêves ! Les fêtes de la fin d’année 2014 terminées, destination Australie !

Le but était de faire la grande boucle du pays, d’améliorer notre anglais avant notre fameux voyage aux USA et d’essayer de gagner un peu d’argent en travaillant sur place ! Et puis après réflexion, il nous paraissait que séjourner aux Etats Unis de janvier à mars serait peu agréable.

Nous souhaitions découvrir ce continent au printemps. Voilà comment trois mois en Asie se sont rajoutés à notre périple ! C’est donc au final 18 mois que nous avons passé loin de la France !

Combien de pays avez vous traversé ?

Lors de ce tour du monde nous avons parcourus 8 pays : Australie, Bali, Flores, Laos, Cambodge, Vietnam, Japon, Etats-Unis.

Quel était le 1er vol de ce tour du monde?

Notre premier vol a été Paris-Sydney. Un long, très long vol avec une escale d’une dizaine d’heures sur Shanghai. C’était le prix à payer pour bénéficier d’un tarif avantageux étant donné que nous ne sommes pas partis avec un billet tour du monde.

Nous avions décidé d’improviser en achetant des vols simples au fur et à mesure (en s’y prenant un peu à l’avance tout de même). Cette solution est certes plus onéreuse mais nous ne savions pas encore quel serait notre itinéraire final.

Mis à part l’Australie et les USA, pour l’Asie c’était un peu plus flou.

Pendant combien de temps avez vous préparé ce tdm ?

Il nous a fallu peut-être un an entre l’idée et la concrétisation du projet. Tout d’abord,  il fallait terminer les missions de nos emplois et puis nous avons dû gérer l’organisation.  Et entamer toutes les démarches nécessaires.

Sachant que nous allions passer un an en Australie, nous avouons que nous n’avions pas trop préparé la suite du voyage. Nous en connaissions les grandes étapes. Nous avons laissé place à l’imprévu pour le reste.

Le pays que vous avez préféré ?

Question très difficile… Le choix n’est pas évident,  alors nous allons répondre en fonction de certains critères. Pour les paysages , notre favori : nous dirions les Etats-Unis sans hésitation !

Ce road trip n’a été qu’émerveillement à chaque nouvelle route, à chaque virage ! Découvrir ses parcs nationaux nous a autant plu que charmé.

Nous n’avons pu en faire « que » 17 sur nos trois mois de road trip et honnêtement la seule envie que nous avons c’est de tous les visiter !
Pour l’exploration, c’est l’Australie la grande gagnante.

Partir à la conquête de ce territoire , se perdre au fin fond de l’outback, dans des coins reculés, où nulle âme ne vit. C’était ça le vrai sens de l’aventure pour nous.

Nous adorons la nature, Luc est friand de tout ce qui concerne la survie, la chasse, la géologie. Là- bas,  il était à 100% dans son élément. Et puis le fait de vivre un an à sillonner les routes, à vivre dans un van, se sentir libre et sans obligations, à part celle d’avancer pour savoir ce que le bitume nous réserve.

Nous le conseillons à tout le monde. C’est une expérience hors du commun que nous avons en tête de recommencer dès que possible.

Pour ce qui est de la culture nous avons plus qu’adoré le Japon ! Nous n’avons pu séjourner qu’à Tokyo mais il est certain que nous y retournerons, afin d’en découvrir tous les secrets…

Quel est le pays où vous vous êtes senti le moins à l aise ?

Eh bien il n’y a pas un pays qui sort du lot, mais nous dirons que c’est dans certaines villes que nous avons pu nous sentir un peu « sous pression ». Notamment Ruteng à Flores (Indonésie), nous étions partis à la découverte du marché de la ville, accompagné d’un jeune local.

En nous promenant dans ce quartier, il nous est étrangement apparu qu’il n’y avait que des hommes dans la rue. La seule femme était Eloïse… De plus, les touristes y étant peu nombreux , nous étions vraiment souvent dévisagés.

Ce soir là, notre sortie en ville a été brève. C’est plus l’atmosphère qui se dégage d’un instant présent qui met mal à l’aise. Nous avons eu de la chance, à aucun moment nous nous sommes sentis ou avons été en danger.

Autre lieu à l’ambiance particulière, et cette fois-ci nous allons la qualifier de « glauque », la petite ville d’Hot Springs dans l’Arkansas ! Le temps était à la pluie, nous avions longuement roulé depuis le Texas où nos plans d’hébergement avaient échoué.

Notre ultime solution fut de loger dans un certain petit hôtel de cette « fameuse » ville. Etant donné le tarif très « attractif »,  nous aurions dû nous douter que l’endroit serait à la hauteur de sa valeur !

Situé dans une rue sans habitation, entouré seulement de motels et de stations services. Tout dans cette rue reflétait un décor de film d’horreur ! Des stéréotypes en tout genre.

Nous vous épargnerons la description de la couleur du sol .. et de l’odeur infâme de cette chambre.  Nous ne manquerons pas de partager l’adresse !

Comment gardiez vous contact avec la France ?

Principalement par mail et par téléphone. En Australie c’était simple, étant donné que nous allions y rester une année, nous avions acheté des forfaits téléphoniques locaux.

Avec certains opérateurs internet français, les appels vers nos téléphones étaient gratuits, nous avons donc pu garder contact facilement avec notre famille et amis . Mais en général, c’était surtout ces derniers qui nous contactaient que nous .

Pour l’Asie, changeant de pays plus souvent, nous avions décidé de ne pas investir dans des cartes SIM. De ce fait, les échanges téléphoniques se firent plus rares pendant trois mois.

Heureusement, les nouvelles se sont échangées par mails, on trouve facilement du wifi en Asie, c’était même plus facile qu’en Australie ! Pour les Etats-Unis nous avions pris une carte SIM.

 Le premier mois à notre arrivée, pour communiquer avec notre famille. Au final,  nous nous en sommes servis qu’une fois ! Nous avons été extrêmement actifs durant ce road trip, tout était tellement intense, et nous manquions de temps pour téléphoner !

Seuls quelques mails rapides et rassurants ont été envoyés. Nous avons un tempérament indépendant. Et nos familles étaient plutôt confiantes. Cela a facilité ce manque de nouvelles fréquentes !

Avez vous eu des bonnes surprises sur un pays traversé ?

Oui, de très bonnes ! Et c’est l’île de Flores qui nous a offert son lot de surprises ! C’est le pays où nous avons fait nos plus belles rencontres.

Qu’elles soient humaines ou animales ! Trois moments forts de notre tour du monde se sont joués là bas : notre rencontre avec Ronald, un jeune étudiant en tourisme à l’ambition débordante.

Notre chemin qui a croisé celui d’un bébé dugong qui venait d’être secouru quelques semaines plus tôt. Nous avons eu la chance de pouvoir nager et jouer avec lui, et de vivre les moments de complicité qu’il partageait avec son sauveur.

Et enfin notre découverte du parc national marin Komodo où nous avons fait du snorkeling avec plus de 20 raies mantas, un moment d’une rare poésie.

Parlez vous plusieurs langues ?

Luc a des notions d’espagnol et de catalan, et il pensait parler anglais avant d’atterrir en Australie ! Mais cette année lui a permis de faire d’énormes progrès. Nous avons pu en prendre toute la mesure lors de notre séjour aux Etats-Unis.

Quant à Eloïse c’est l’anglais qu’elle maîtrise et cela n’a pas toujours été évident non plus de comprendre certains australiens ! Vous le lirez un peu partout, mais c’est la vérité, ils ont un accent dément !

Avez vous travaillé pendant ce tdm ?

 

Oui nous avons travaillé en Australie ! Grâce à notre visa Vacances-Travail. Nous avons occupé divers emplois que ce soit dans la cueillette ou la plantation de fruits et légumes, la vente de chaussures ou bien encore la pose de moquette et de parquets !

Avec tous ces jobs,  nous avons pu financer tout notre tour d’Australie et notre voyage en Asie.

Comment viviez vous le fait d être français à l’étranger ?

Nous le vivions plutôt bien ! Dans tous les pays que nous avons traversé, être français n’a jamais été un problème en soi. Sauf peut être en Australie, mais nous ne dirions pas que c’était un problème.

C’est juste que les français ont parfois une mauvaise réputation « arrogants » « voleurs » etc. C’est surtout à cause de certains backpackers qui s’imaginent avoir tous les droits. Mais personnellement,  nous n’avons jamais eu de difficultés par rapport au fait que nous soyons français.

Nous avons toujours été très bien accueillis, les gens essaient toujours d’exprimer un ou deux mots de français, et ils en sont fiers ! Puis qu’on se le dise : aux USA ils adorent les français ! C’est indéniable !

Aviez vous des craintes particulières?

Pas particulièrement. La seule chose que nous pouvons craindre lorsque l’on part si longtemps sur la route c’est de perdre un être cher. Hélas, cela est arrivé à Luc qui a dû rentrer d’urgence en France, une semaine.

Grace à l’assurance voyage, les frais ont été totalement pris en charge. C’est le point qu’il ne faut pas négliger lorsque l’on part pour une longue durée. Nous avons dû y avoir recours plus d’une fois, et pour des problèmes de santé ou des aléas de la vie que personne ne peut prévoir !

le mode de transport favori pendant ce tdm ?

Nous avons tout emprunté ! Que ce soit le bateau, le bus, le train, le métro. Et celui que nous avons préféré, c’était notre van en Australie !

On aborde le voyage différemment lorsque l’on a une « maison roulante ». Il y a une liberté qui est totale, surtout en Australie, on ne dépend de rien. Juste de soi et de l’envie que l’on a d’en découvrir davantage.

Pas trop dur d être 24h sur 24 ensemble ?

Il faut savoir avec qui on part. Cela fait neuf ans que nous nous connaissons. Et presque autant de temps que nous habitons ensemble.

Pourtant,  c’est vrai qu’être 24h/24 avec quelqu’un est totalement différent que lorsque l’on habite « simplement » avec lui. Dans ce cas, l’intimité en est réduite à son strict minimum.

Toutefois cela ne nous a pas posé de problème, nous avons les mêmes envies, les mêmes goûts, les mêmes attentes… Nos sujets de disputes se sont révélés être inexistants ou insignifiants : « noooon pas cet emplacement pour dormir ! Je veux que le van soit garé là ! ».

Après nous avons entendu beaucoup d’histoires sur des couples,  qui se sont séparés au beau milieu d’un tour du monde. La clé c’est vraiment de connaître son partenaire.

Avez vous ressenti blues du retour de voyage

Du blues… oui et non. Cela faisait longtemps nous nous n’avions pas revu nos proches, les amis, la famille… Nous étions donc dans un petit état d’euphorie.

Il était enfin « temps » de rentrer. Mais deux semaines après,  nous avions déjà envie de repartir ! Toutefois,  nous avions comme projet de construire un blog pour raconter nos aventures, alors cela nous a occupé pas mal de notre temps libre.

Puis à côté de cela, nous avions des travaux à réaliser qui nous ont également permis d’avoir des pensées « concrètes » et l’esprit « occupé ». Nous n’avons pas forcément eu le temps de voir s’installer le blues. Après , il est certain que pas un jour ne passe sans que nous ne pensions au prochain voyage. Et ce ne sont pas les idées qui manquent !

Je remercie Eloïse et Luc d’avoir répondu à toutes mes questions. Ils se sont lancés il y a quelques semaines dans l’aventure du blogging. Vous pourrez retrouver tous leurs récits sur leur blog : l’oeil d’eos.

Crédit photos Eloïse et Luc

On se retrouve très vite pour un nouveau Paroles de. J’espère que cet interview vous aura plu ? Y a t’il des candidats à un tour du monde par ici  ?